Avant de lire cette bande dessinée je dois avouer que je m’attendais à une histoire pleine de magie digne d’un conte de fées. Et bien autant dire que ce n’est absolument pas le cas.
Thomas Gilbert raconte l’histoire d’Abigail Hobbs, une jeune femme de quatorze ans qui vit à Salem Village. La vie à Salem se dégrade peu à peu et le révérend du village tentera de « purifier » la ville du mal qui l’habite. Ainsi débute le procès des sorcières de Salem, accusées injustement.
"Une acceptation n’est sincère que si elle est totale. Si, en souscrivant au genre de mort que le christ a voulu pour lui, le chrétien reste attaché aux choses qu’il quitte. Son acceptation du rite de sa mort n’est que verbale et non réelle. Comment se fait-il que le mourant ait tant de peine à sourire au christ qui lui tend les bras ? Pourtant, l’allégresse est à ce moment-là la plus grande marque d’amour."
Ce récit m’a beaucoup surprise. D’abord étonnée par l’histoire j’ai tout simplement été aspirée par l’atmosphère pénible et sombre du petit village. L’histoire du procès de Salem est bien racontée et il nous est facile de se glisser au cœur des préoccupations du XVIIe siècle. Religion, misère, famine, … Tous les thèmes sont abordés afin de relater la frayeur et la vie des habitants. De plus, un grand questionnement sur la place des femmes et le pouvoir des hommes est apporté au sein du récit, ce qui permet à ce dernier de s’inscrire dans l’air du temps. L’Homme, finalement, ne change pas … il est toujours porté par une sorte de folie extrême qui le pousse souvent à l’irréparable.
Je trouvais au début les dessins un peu simples, mais au fur et à mesure, j’ai découvert un univers plein d’horreurs et de violences. L’auteur a rendu en image la moindre cruauté, ce qui en fait une bande dessinée parfois assez dure.
Cependant, cette lecture est excellente et je la recommande vivement.
VB