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"Le secret de la manufacture de chaussettes inusables" d'Annie Barrows


Avec ce titre un peu loufoque j’attendais beaucoup de ce roman, d’autant plus que l’autrice a participé à l’écriture du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates que j’avais adoré. Malheureusement j’ai été un peu déçue, déjà par le fait qu’on n’y parle pas du tout de chaussettes ! L’action se passe dans une petite ville des Etats-Unis, tout se déclenche quand Laya arrive dans la pension de famille des Romeyn. Rejetée par sa famille elle doit travailler et devoir s’habituer aux mœurs et coutumes de la vie de province. La famille dans laquelle elle arrive est considérée comme curieuse, principalement à cause de son fonctionnement. En effet, nous somme dans l’entre-deux guerre et il est inhabituel de voir deux petites filles vivant sans leur mère et éduquées par leurs tantes pendant que le père fait de longs déplacements. Et il faut savoir comme vous vous en doutez que les Romeyn étaient les propriétaires de la manufacture.


Ma plus grosse critique à ce livre est que j’ai trouvé ce roman assez prévisible et un peu long, j’avais découvert le secret bien avant la fin du livre, je crois au premier tiers. Et pour ce qui est des longueurs je pense que ça peut se justifier par le fait de créer une ambiance. C’est pourquoi, je ne pense que ces deux points ne gâchent en rien la lecture, je trouve que l’autrice se rattrape sur l’ambiance de ce roman. Elle décrit parfaitement bien un lieu intemporel, la scène aurait pu se passer de nos jours que ça n’y aurait rien changé. La petite ville de Macedonia est un peu comme une petite bulle où il fait bon vivre. Mais sous les apparences se cachent quelques secrets. A la lecture cela m’a un peu fait penser à la série Desperate Housewives, le ton n’est pas très mordant mais c’est la vie en banlieue qui nous est décrite avec les voisins qui espionnent et qui commèrent derrière leurs haies de jardin.


« J’aurais marmonné alléluia à la vue de la maison – en briques blanches et gracieuses – si mon attention n’avait été distraite par un petit attroupement dans l’allée du jardin. Comment te décrire les Romeyn ? En fait, au début, je ne savais pas qui étaient les Romeyn et lesquels étaient de simples passants. La foule entourait une fillette – Willa, me semble-t-il – dont le sang coulait abondamment sur ses chaussettes et qui sautillait tandis qu’une femme hurlait que la pauvre enfant portait les stigmates. Elle s’est tue dès qu’elle a remarqué ma présence, mais tu ne penses pas que j’aie pu atterrir dans une famille de revivalistes ? Que vais-je faire s’ils organisent des réunions de prière après dîner ? Ou, pire, avant le dîner. Et... je sais bien que c’est impossible, mais quand même... et si cette enfant portait vraiment les stigmates ? Quelle est l’étiquette à adopter quand on cohabite avec une personne qui porte les marques des plaies du Christ ? Je serai sûrement une gêne si des pèlerins arrivent de partout. Je me suis avancée dans l’allée et ils m’ont tous dévisagée. Pour sonder mon âme de pécheresse, sans doute. J’avais l’horrible impression de rétrécir. Je n’arrivais pas à prononcer un mot, et je suppose que nous serions restés pétrifiés sur place jusqu’à la fin des temps si M. Romeyn n’était apparu et ne m’avait accueillie comme un gentleman. Il m’a offert une poignée de main, s’est présenté et m’a présenté le reste de l’assistance hébétée.»

J’aime également beaucoup la psychologie et la description des personnages, surtout celui de la petite Layla. C’est grâce à ses yeux que la plupart du temps on vit l’histoire et surtout grâce à sa curiosité car la fillette a décidé un jour qu’on ne l’y prendrait plus et qu’elle arriverait à découvrir tout ce qu’on lui cachait : elle n’est plus une petite fille, non mais ! C’est grâce aux personnages que j’ai retrouvé le style d’Anne Barrows : ils sont tout autant attachants que ceux de son premier roman et très justes.


VC


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